Avez-vous établi votre plan de sobriété?

« J'appelle chacune des entreprises à établir, en septembre, son propre plan de sobriété »
Elisabeth Borne, Université d’été du MEDEF, 30 août 2022.
La facture énergétique flambe dans de nombreux secteurs. Tout en renforçant son dispositif d'aides aux entreprises et aux particuliers, le gouvernement lance un appel à la sobriété, dans le but de réduire notre consommation d'énergie.
Mobiliser les ménages, les entreprises et le secteur public
Tout le monde est invité à faire des efforts. Les ménages bien sûr, qui représentent la moitié de la consommation d’énergie du pays. Mais aussi les administrations et les entreprises. L’objectif défini est de réduire de 10% en deux ans l’équivalent de ce que la France consommait en 2019.
Pour ce qui concerne les ménages, une campagne de sensibilisation aux écogestes sera lancée fin septembre.
L’administration publique, quant à elle, représente 6 millions d’agents, soit 20% de l’emploi en France et 30% du parc immobilier tertiaire. Son poids est significatif dans la consommation de carburant, d’électricité et de gaz. Un groupe de travail a donc été mis en place avec pour thématique “l’État exemplaire”.
La mobilité, volet indispensable d’un plan de sobriété
La mobilité des agents est l’une des pistes envisagées. En effet, la moitié de l’énergie consommée par l’Etat provient des déplacements.
« Ma priorité, c’est que l’État soit exemplaire en la matière. À court terme, ma conviction est qu’il faut s’attaquer aux économies d’énergie en matière de mobilité des agents. Le secteur privé, les grands opérateurs et les grandes entreprises ont aussi leur rôle à jouer »
Agnès Pannier-Runacher, Twitter, 15 juillet 2022
Les transports sont bien en première ligne puisque le Ministre des Transports, Clément Beaune, rappelait qu’ils représentent plus de 30% de la consommation d’énergie de notre pays. Ils constituent donc une bonne partie de la réponse à apporter à l'enjeu de la sobriété énergétique.
Un exemple : les actions d’Air France pour la sobriété
Mais certaines entreprises n’attendent pas ces conclusions pour répondre à l’appel et tenter d’atteindre l’objectif des 10% de réduction. Il est intéressant de suivre ce qu’elles font et de s’en inspirer.
Air France, par exemple, a présenté au gouvernement un véritable plan d’action pour réaliser ses économies d’énergies. Ce plan repose sur 3 piliers :
- Accentuer la sobriété énergétique de ses bâtiments. Cela passera par la fermeture du siège social et de plusieurs sites le vendredi, mais aussi la réduction de la durée d'éclairage de ses locaux, l'extinction automatique des appareils électroniques et des enseignes lumineuses entre 20h et 7h du matin, ainsi que la généralisation de l'éclairage LED.
- Accompagner la mobilité des salariés avec le remboursement à 100% des abonnements de transports en commun. Mais aussi, la mise à disposition d’une plateforme de covoiturage, et l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques.
- Sensibiliser le personnel à travers des campagnes de communication internes sur les écogestes, notamment le covoiturage et les bonnes pratiques en matière de sobriété numérique.
Le gouvernement dévoile sa feuille de route
Six groupes de travail ont été lancés par le gouvernement en vue d’arrêter un
plan de sobriété cohérent et réalisable, à l’échelle nationale. Ces groupes sont thématiques et réunissent l’administration, les entreprises et les collectivités territoriales. Ils rendront leurs conclusions fin septembre.
Le plan de sobriété national une fois ficelé, le gouvernement devra plancher sur le projet de loi de finances 2023. Emmanuel Macron a promis d’investir 10 milliards d’euros par an dans la transition énergétique afin d’aider les français à rénover leur logement, leur offrir des solutions de mobilité bas-carbone et d’accompagner les agriculteurs dans la transition.
Elisabeth Borne, de son côté, a promis de débloquer un “fonds vert” d’1,5 milliard d’euros pour accompagner les collectivités territoriales dans la transition.
Si elle veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ainsi qu’elle s’y est engagée, la France doit encore doubler le rythme de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre. Les débats sont donc attendus avec impatience.